Ta książka zawiera odczyty, które Józef Czapski głosił dla współtowarzyszy uwięzionych w sowieckim obozie w Griazowcu. Było to na przełomie 1940/1941. , Pierwodruk: „Kultura” (Paryż), nr 12 i 13/1948;
Wydanie pierwsze książkowe w jęz. francuskim: Les Éditions Noir sur Blanc 1987, ISBN 2-88250-000-9, wznowienie 2011 r.
Édition revue et augmentée
Après la déportation par les Russes de quatre mille officiers polonais dans le camp de Starobielsk, d’octobre 1939 jusqu’au printemps 1940, quatre cents d’entre eux furent déplacés à Griaziowietz : ils furent les seuls à échapper au massacre de Katyń.
Afin de surmonter leur abattement et leur angoisse, ils imaginèrent de se donner mutuellement des cours ou des conférences. Tandis que d’autres parlaient d’histoire, de science ou d’alpinisme, Joseph Czapski fit une série d’exposés sur la littérature française. Comme une mise en abyme, la remémoration de La Recherche du temps perdu par un prisonnier de guerre gravement atteint dans sa santé, sans livres ni documents à sa disposition, est elle-même une véritable création, et d’autant plus que Czapski n’est ni philosophe (il s’en excuse) ni critique professionnel (il en surclasse plus d’un…), mais lecteur et artiste, qui met en valeur la nouveauté de la phrase et de la forme proustienne, tout en ramenant son théâtre prodigieux à la filiation de Saint-Simon et de Balzac.
Un lecteur qui n’a jamais lu Proust découvrira, dans ce livre miraculeusement arraché à la déchéance, un chemin tracé vers un auteur qu’on a dit, à tort, réservé aux élites ou entaché de snobisme mondain.
ILS EN PARLENT…
« Certains livres sont beaucoup plus grands qu’eux-mêmes – infiniment plus, en tout cas, que les pages censées les contenir. Ceux-là, bien après qu’on les a fermés, se déploient dans l’esprit du lecteur comme des substances radioactives. (…) Si bien que le texte de Czapski devient, à son tour, cette chose arborescente, vivante, qui „travaille” dans l’esprit du lecteur longtemps après qu’il a fini de lire : un grand livre, et la preuve que la littérature peut sauver. »
Raphaëlle Rérolle.Le Monde des livres
« Czapski va à l’essentiel, au plus profond, à ce niveau où la littérature aide à vivre, à comprendre soi-même et le monde, où elle s’adresse à tous. »
Isabelle Rüf. Le Temps
« Lorsque Czapski donne lecture de ses conférences à ses compagnons d’infortune, le froid, la saleté, la honte et les barbelés du camp n’existent plus. Les prisonniers sont redevenus des hommes libres et dignes, par la seule force de l’esprit. »
Ph. C. Les Échos